Ramon Llull (plus connu en France sous son nom francisé, Raymond Lulle) fut l’un des grands esprits du Moyen Âge. Lire ou relire Lulle dans la perspective des avant-gardes, voilà ce que nous proposons avant de découvrir le surréalisme catalan. J. V. Foix, l’auteur principal de ce numéro, parle de Lulle en ces termes, à propos du Livre de l’Ami et de l’Aimé : « Lulle, dans le Llibre d’Amic e d’Amat, est un esthète par volonté et par ferveur : l’ordonnancement des mots y est palpable et dans certains des plus beaux fragments le velours des voyelles reflète des couleurs irisées. Dans d’autres, le jeu est perceptiblement infantile et poétique, tour à tour : il y a, passez-moi le jeu de mots irrévérencieux, une déliquescence céleste à établir des rimes et des rythmes clandestins sous une prose inflexible » (« Bibliografia lul·liana », La Publicitat, 18 mai 1934) et « Tous les chemins furent praticables pour Lulle, pierres et chaumes furent pour lui d’immenses voies asphaltées sur lesquelles les astres reflétaient d’immortels calligrammes arborescents » (« Llull », La Publicitat, 10 décembre 1933). Cependant, nous présentons ici des extraits d’un ouvrage moins connu, l’Arbre des exemples, quinzième partie de l’Arbre de science, composé d’apologues et de proverbes, qui, par leur aspect imaginatif et fabuleux, nous semblent résonner avec les auteurs de notre dossier.   

Boris MONNEAU

(Revue Les Hommes sans Epaules).

Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules

Dossier : J.- V. FOIX & le surréalisme catalan n° 60